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Le Rocher du Raouché

Intervention in situ

Beirut, Liban (1999)

Le programme «Corniche 1999» de l’Association libanaise pour les arts plastiques «AshkalAlwan» a démarré hier matin sur la corniche de Beyrouth. Jusqu’au 15 octobre, les promeneurs pourront découvrir, au gré de leurs balades, des installations, sculptures et autres réalisations d’artistes libanais ou étrangers. Invité d’honneur de cette manifestation, le Palestinien Nasser Soumi n’est pas venu les mains vides, au contraire. Son projet a suscité une onde de choc, et il y a fort à parier qu’il continuera, pour quelque temps, à faire du bruit.

 

Et si le rocher de Raouché disparaissait ? Comment réagiraient les gens, Libanais ou étrangers ? C’est cette question qui est à l’origine du dernier travail de Nasser Soumi, qui tente "d’étudier et de comprendre la relation entre le citoyen et son environnement."Le week-end dernier, accompagné d'une équipe de géomètres, il s'est installé sur la corniche, avec tout son équipement. Après avoir planté des panneaux explicatifs et des plans géants du projet, ils ont commencé l'étude du site. Parallèlement, des alpinistes escaladaient le rocher à l'aide de cordes, pour aider à prendre les mesures (...).

 

Partenaire de Soumi pour ce projet ponctuel, le cinéaste français Jérôme Martin a filmé, en direct, les réactions des passants et les questions des plus curieux. Après avoir vécu quelques années au Liban, Nasser Soumi quitte Beyrouth en 1980. Il y retourne dix neuf ans plus tard, en mars dernier. "J'ai été bouleversé par le paysage défiguré et par les constructions sauvages", dit-il. Ce qui l'a amené à se poser une question : Continuerait-on à se taire si, par exemple, le rocher de Raouché était détruit ? Nasser Soumi a toujours travaillé en public. " Je suis curieux de la relation des gens avec ce qui existe autour d'eux", indique-t-il.

 

Natacha Sikias

Extraits de L’Orient-Le Jour, 5 Octobre 1999

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