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L'Olivier et la Palestine: 

Une Passion Charnelle

Publisher: Sindbad / Actes Sud

December 2010

Résumé

En Palestine, terre aujourd'hui meurtrie, il y a bien longtemps que les hommes ont noué des relations particulières avec l'olivier. Cet ouvrage retrace l'histoire d'un arbre qu'aucun autre n'a jamais égalé en prestige. Depuis les temps les plus reculés, il n'est pas une civilisation de Palestine qui n'ait été marquée par l'olivier, "l'arbre de la lumière" comme l'appellent les paysans. Nasser Soumi nous le montre en racontant son histoire au fil des siècles, en soulignant sa place centrale dans les us et coutumes de la population, dans les mythes et légendes transmises de génération en génération, en traitant des usages techniques et des activités économiques liées à son exploitation. S'il insiste, à juste titre, sur la fabrication de l'huile d'olive, il décrit également la vieille industrie du savon qui a fait la renommée de Naplouse pendant des siècles et n'oublie pas de nous dire ce que l'art culinaire palestinien doit à l'huile d'olive, c'est-à-dire presque tout ! L'ouvrage s'achève sur un constat alarmant: le sort atroce réservé à l'olivier par des colons totalement étrangers à cette riche tradition. Plus d'un million et demi d'arbres ont été arrachés, brûlés ou déplacés depuis l'année 1967. L'auteur, textes et chiffres à l'appui, analyse les causes et les conséquences de cette barbarie.

Source: Payot

Critique Littéraire

Un livre qui fait la lumière sur l’un des plus beaux arbres de la région du Moyen-Orient et non de moindre importance symbolique, sociale, culturelle et religieuse, « L’Olivier et la Palestine » de Nasser Soumi.

Publié le 29/05/12

par Edgar Davidian

L’olivier, de la Jordanie au Liban, en passant par la Syrie et la Palestine, est un arbre qui a des racines profondes. Histoire de «l’arbre de lumière», comme le désignent les agriculteurs palestiniens.


Sous le titre L’Olivier et la Palestine, une passion charnelle, est publié en 2010 un livre de Nasser Soumi en langue française chez Sindbad/Actes Sud. Aujourd’hui, voici la version arabe, traduite par Haytham el-Amine et publiée par les soins de Dar an-Nahar et Sindbad – 142 pages–, avec de grandes pages aérées illustrées par de superbes photos en couleurs.


Remontée dans le temps, à l’âge de la pierre, où sont retrouvés dans les grottes du mont Carmel des bouts de tronc d’olivier carbonisés... Histoire par conséquent d’un arbre aux racines millénaires et images splendides, tout en branches déployées et feuilles nacrées et frémissantes, entre al-Qods et Betléhem, entre la Galilée et Salfit...


Un arbre dont l’histoire, majestueuse, à la fois ancienne et moderne, chargée de souvenirs millénaires et témoin du temps et des époques, se confond avec sa terre, l’embrasement d’une région où le sang a généreusement coulé, sans pour autant jamais s’arrêter,l’occupation romaine, les firmans ottomans, les mandats britannique et français, les violations et les annexions israéliennes, les troubles et insurrections sociaux, les manques et les sursauts d’une population constamment soumise aux agressions, aux distorsions et aberrations de l’histoire...


Pour en retourner au point de départ de notre propos et réduire la flaque régionale, voici un arbre aux grands bras ombragés qui accompagne et ponctue la vie des Palestiniens, et cela en dépit d’un million et demi d’oliviers brûlés et arrachés depuis 1967 par les forces d’occupation. Il semble qu’on a impunément oublié les paroles de Sophocle: «Il ne se domestique pas mais se crée par lui-même. Il terrifie les armes de l’ennemi et pousse dans ce pays. C’est l’olivier avec ses feuilles qui virent au bleu, nourrissant nos enfants. Ô gens, grands et petits, ne le tuez pas, ne le détruisez pas.»


Exhortation vaine, mais l’olivier, front haut et tronc robuste, par-delà toutes intempéries, sociales ou guerrières, résiste. De l’odeur du savon à Naplouse aux plats finement cuisinés et aux saveurs panachées, un seul secret pour la réussite: l’olive. Huile essentielle ou liant pour la cuisine, l’olive demeure, outre ses vertus curatives ou sa force d’aliment hautement nutritif, d’une richesse unique et incomparable en Orient et notamment en Palestine.


Un fruit dont la récolte est une fête, un cérémonial.


Un arbre dont les champs, disséminés, groupés ou solitaires, sont un havre de paix. De Gethsémani aux paroles du Christ sous les branches des oliveraies, avec les foules agglutinées aux versants des montagnes, l’olivier demeure un symbole absolu de paix, de sérénité, d’une sainte valeur qui témoigne de l’histoire et du rapport étroit et passionnel des Palestiniens avec leur terre ancestrale. Une terre aujourd’hui malmenée mais qui refuse de céder à l’adversité


Un dicton palestinien dit: «L’huile est le baptême de toute maison.»
Une culture, une tradition, une histoire, qu’un grain d’olive et un olivier. Ce livre en parle avec passion et amour, mais aussi une quête, aux abords scientifiques, qui ne laisse rien à l’ombre et d’une remarquable justesse de ton.

Source: L'Orient Le Jour

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